Test de The Dark Occult

The Dark Occult

 

 

The Dark Occult est un survival sorti, à la base, sous le nom de The Conjuring House. Mais ce nom étant trop connoté avec celui des films d’horreurs The Conjuring, les développeurs ont été obligés de changer le titre de leur jeu quelques mois après sa mise en vente. De mémoire c’est la première fois qu’une telle chose arrive, et ça a dû être un coup dur en matière de marketing ! Mais je dois avouer que moi-même, en lisant le nom du jeu, je m’attendais à une adaptation des films. J’y voyais alors là un petit jeu sympa mais sans trop d’ambition du style Paranormal Activity. Alors qu’en fait, pas du tout, The Dark Occult s’inscrit dans la lignée des purs et traditionnels survival-horror… et qu’est-ce que ça fait du bien !

   

  

Dans le manoir Atkinson, le propriétaire est retrouvé mort, son état est en décomposition avancé alors qu’il avait été vu vivant, la veille, par plusieurs personnes du village. Les gens ne sont pas dupes, ils savent très bien que cette bâtisse est maudite, après tout, cent ans en arrière, une étrange secte y résidait et y pratiquait l’occultisme. Pour résoudre une bonne fois pour toutes le mystère de cette malédiction qui gangrène la demeure, une équipe de médium et de parapsychologue est dépêchée sur place, et vous en faites partie ! Alors que vous rejoignez le groupe avec un peu de retard, vous vous rendez compte que votre équipe s’est fait décimer. Mais certains membres ont laissé des notes et ont découvert comment mettre fin aux entités maléfiques qui hantent le manoir : il faut trouver et brûler 5 artefacts. Ce sera votre mission, et vous n’aurez pas d’autres choix que de la mener à bien, car la porte principale s’est refermée derrière vous… et il n’y a aucune autre issue.

Le scénario est très basique et le restera jusqu’à la fin. Il comporte d’ailleurs tous les clichés possibles et inimaginables des films d’horreur du genre… mais comme il le fait très bien, ce n’est vraiment pas dérangeant. Sa simplicité suffit à nous immerger totalement dans l’ambiance et à nous tenir en haleine jusqu’à la fin. En fait, tout l’intérêt de The Dark Occult ne réside pas dans son scénario, mais bien dans son ambiance, ses mécaniques de jeu et son level design si tortueux mais tellement jouissif.

     

  

- Commençons par aborder l’ambiance du jeu. Toutes les actions se déroulent dans le vieux manoir Atkinson, et celui-ci est digne d’une véritable maison hantée. Les couloirs sont en mauvais état, le papier peint se décolle, le plancher est parfois abimé, des trous dans les plafonds permettent d’avoir vue sur un grenier inquiétant, et surtout… il fait très sombre. La lampe torche est obligatoire pour progresser dans l’aventure, mais elle consommera beaucoup de piles, heureusement qu’il y en a beaucoup éparpillées un peu partout dans la maison.

Evidemment, à ces beaux décors viennent s’ajouter des effets horrifiques, eux-mêmes magnifiés par de sublimes bruitages : le parquet qui craque, des portes qui s’ouvrent et se ferment toutes seules, des objets qui bougent à leur guise, le tonnerre du dehors qui résonne et éclaire les couloirs sombres… le jeu arrive à trouver un juste équilibre pour que le joueur ne s’habitue pas à ces effets et qu’il soit, à chaque fois, surpris et mal à l’aise lorsqu’ils se produisent. Et, évidemment, de temps en temps, des screamer viendront vous faire bondir de votre siège. Même si les effets sont faciles, ils sont tous très bien trouvés et on n’a jamais l’impression d’avoir à faire à une facilité du jeu, ils ont réellement leur place dans l’aventure… bref, du côté de l’ambiance, c’est un sans-faute !

    

  

- Continuons la découverte de The Dark Occult en parlant de ses mécaniques de jeu. Vous allez devoir chercher de nombreux objets et de nombreux codes pour résoudre les énigmes du manoir. La plupart des portes ne s’ouvrent qu’avec des clefs à l’effigie des signes astrologiques, mais d’autres mécanismes requièrent bien d’autres objets… les fans de survival-horror de la première heure seront comblés !

Ne vous attendez cependant pas à explorer le manoir sans danger car la sorcière qui l’habite compte bien vous poursuivre et vous tuer. Elle apparaitra de temps à autre pour venir casser votre confortable routine et vous traquera jusqu’à la mort ! Trois moyens de lui survivre : la semer, se réfugier dans une salle bénite, ou utiliser une des rares amulettes magiques du jeu pour la faire fuir. Là où The Dark Occult fait très fort, c’est que, contrairement à beaucoup de jeu du genre comme Clock Tower 3 ou White Day, le soft arrive à doser de manière absolument parfaite l’apparition de l’ennemi provoquant ainsi de véritables moments de stress chez le joueur. Evidemment, la sorcière et les quelques autres ennemis que vous rencontrerez tout au long de l’aventure sont invincibles et vous tuent au moindre contact. Certains passages, dans le grenier ou au sous-sol, seront d’ailleurs très difficiles à cause de l’exiguïté des couloirs.

The Dark Occult est un jeu exigeant qui demande un minimum d’effort pour espérer pouvoir survivre. D’ailleurs toute mort est punitive puisque vous reprendrez votre partie là où vous avez sauvegardé la dernière fois… eh oui, il n’y a pas de sauvegarde automatique… Il m’a fallu des dizaines d’essais pour passer certaines phases de jeu. Mais avec de l’abnégation, on a vraiment un sentiment de fierté lorsqu’on arrive enfin à s’en sortir… et revenir, quelques heures plus tard, dans un endroit qui nous a fait galérer est réellement traumatisant. Ça fait longtemps que je n’avais pas ressenti ça dans un jeu d’horreur.

     

  

- Il faut maintenant que je vous parle du level design : il est brillant. Le manoir est immense et chaque zone est interconnectée à une autre de manière logique. Les nombreux aller-retour ont été prévus par l’équipe de développement et au fur et à mesure de votre avancement vous débloquerez des raccourcis. Tout a été minutieusement pensé pour vous perdre au départ mais aussi pour que vous vous appropriez le manoir à force de l’explorer. Les bouts de cartes disséminés dans la bâtisse seront aussi d’une grande aide pour vous repérer !

Si The Dark Occult n’a, à priori, rien de très original, tout ce qu’il entreprend est maitrisé à la perfection. On sent que les développeurs sont des amoureux de survival-horror et le titre a vraiment été travaillé. Malheureusement, de nombreux bugs viennent gâcher la fête. Le jeu plante de temps en temps (une dizaine de fois dans mon aventure), des textures mettent parfois du temps à apparaitre et sont un peu flous, il arrive que les cinématiques bugs vous laissant alors avec le son mais sans l’image, les animations des ennemis sont parfois étranges lorsqu’ils sont trop prêts de vous…

Tout cela ne doit pas vous décourager, car ce titre est un excellent jeu d’horreur. Il est malheureusement méconnu et c’est pour ce genre de jeu que ce site a été créé. C’est un AUTRE survival-horror, et il a tout à fait sa place au côté des meilleurs survival de sa génération. A faire absolument.


Description du jeu par Kyoledemon