Layers of Fear
La thématique de l’artiste maudit a déjà souvent été exploitée dans les œuvres horrifiques. Des livres, des films et des jeux vidéo (Alan Wake) se sont donné à cœur joie de bâtir des univers à la fois poétique et macabre autour de ce sujet. Layers of fear a pour objectif de reprendre le flambeau et de raviver la flamme en proposant de traiter le sujet de manière innovante. Alors, pari réussi ?
Je dis souvent que l’originalité et la réussite d’un jeu passent par son scénario. Celui de Layers of fear ne propose pourtant rien de neuf dans sa construction et son déroulement. Classique et sans prise de risque, il nous conte la vie d’un homme arpentant un immense manoir à la découverte du passé tortueux d’un artiste. Si le synopsis parait vague, l’histoire s’étoffe petit à petit sans jamais se révéler surprenante. En fait, Layers of Fear se repose surtout sur la sensation de jeu. Et il faut dire que ça marche à la perfection. Entièrement en vue subjective, il offre une immersion digne d'un Amnesia. Entendez par là que pour ouvrir une porte ou un tiroir, il faudra cliquer sur l’élément en question et tirer la souris vers soi pour mimer le geste d’ouverture. Les graphismes, les bruitages et les rares musiques finissent par nous plonger complètement dans l’ambiance macabre du jeu.
Quand on parle de "jeu", il serait plus juste de considérer Layers of Fear comme une expérience narrative. Vous n’aurez aucune liberté dans l’exploration du manoir et serez obligé de suivre les couloirs et les portes ouvertes qui se présentent à vous. Ce guidage permanent est totalement assumé par les développeurs qui ont prévu un tas d’éléments scripté qui font mouche à tous les coups. Ils vont du plus simpliste (un tableau qui tombe, une porte qui claque...) au plus ingénieux (une pièce qui se transforme, une œuvre d’art qui prend vie...). Evidemment la majorité de ces mises en scène sont directement liées au scénario et donc à la vie de l’artiste. Ainsi, ces prouesses visuelles qui feront sursauter nombre de joueurs s’accompagnent de flashbacks sonores dictés par une voix-off absolument convaincante. Pour éviter d’être trop répétitif, des petites énigmes viendront pimenter le cheminement du joueur : trouver un code, trouver des objets clefs… bref, rien de très compliqué pour tout amateur de recherches.
Vous l’aurez compris, entre livre et film interactif, Layers of Fear est dénué de tout combat ou de tout autre élément qui pourrait mettre à mal le joueur. Ici il faut simplement naviguer dans des environnements, chercher de rares objets, et surtout… profiter de toutes les belles et innovantes trouvailles lugubres proposées par les développeurs. Seul point d’ombre au tableau, une durée de vie peut-être un peu trop courte…
Description du jeu par Kyoledemon
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